Avec le Big Data, les conditions conjurent la décision hasardeuse et favorise le succès d’un projet.
Dans les bases de données géantes, l’information est par définition massive et seule la « langue » des calculs peut l’interpréter. Les mots sont dépassés par les codes qui se digitalisent et se gèrent. Ce n’est plus l’idée porteuse de sens qui importe, mais la réduction d’incertitude.
Trouver les déterminants d’un projet par exemple et leurs relations insoupçonnées devient l’essentiel.
Avec la mise en évidence des relations, le projet s’apparente à une organisation réticulaire. Celle-ci s’édifie selon des liens formels structurants. Sa construction est guidée par une recherche de nœuds stratégiques, d’associations denses, d’une application du principe de récursivité (ce qui a bien fonctionné en un endroit peut être testé à un autre moment et ailleurs).
En somme, travailler régulièrement avec le Big Data forge la pensée formelle.
Elle se caractérise d’abord, généralement, par une sorte de mise entre parenthèses, ou d’abstraction, de la réalité sensible ou imaginée qui intervient forcément dans toute pensée
(Jean-Piaget, éminent épistémologue, psychologue, logicien, etc…)
Sans pensée formelle le processus décisionnel est davantage tributaire de l’état de conscience du moment. Des sentiments de récompenses ou de pertes lors des arbitrages peuvent alors engendrer des perturbations.
La décision humaine est alors hésitante et en partie imprévisible en raison de biais psychologiques variables selon les individus et dans le temps.
Par exemple, les personnes excessivement optimistes ou au contraire pessimistes, ajoutent de l’incertitude et détériorent souvent leurs choix.
Les données d’entrée sont notamment corrompues par des erreurs de perception. Celles de sortie souffrent de règles de matching erronées lors des actions exploratoires.
Mais c’est surtout le processus de décision altéré qui cause l’ébranlement de sa propre consistance interne (Bosacki Social Cognition).
Il sous-performe car il génère un jugement à partir de quelques cas particuliers et d’idées reçues.
Il est difficile de lutter contre les aprioris qui peuvent induire certains choix à tort. Ces tendances sont inhérentes à la personnalité.
Elles sont même engrammées neurologiquement dans notre carte cérébrale. Le centre de la motivation : le striatum ventral (Mathias Pessiglione, Directeur de Recherches Inserm) y joue un rôle prépondérant. Cette structure cérébrale sous le cortex est en relation avec le système limbique (amygdale, hippocampe etc…) Bref le processus décisionnel est très dépendant des émotions.
Si les décisions, pour un projet, reposant sur des sensations corporelles sont très discutables, elles le sont moins dans la vie courante.
En effet, le recours aux marqueurs somatiques Damasio (1994, 1998) est indispensable pour économiser les ressources attentionnelles (mémoire de travail) dans la prise de décision…