Il s’agit d’intégrer des moments de cardiotraining, avec suivi précis de la fréquence cardiaque, dans des entrainements de sport de force.
Pour l’instant, cela ne se fait pas à ma connaissance. Il est déjà rare de voir un athlète réaliser un échauffement cardio-respiratoire. Pourtant les contraintes sur le plan cardio-vasculaire sont importantes, notamment à haut niveau.
Spécificités cardio-vasculaires des sports de force :
La classification des sports de Mitchell, modifiée par Brian 1998, est basée sur la nature statique et dynamique des disciplines sportives et ses conséquences sur la pression artérielle.
L’haltérophilie y est qualifiée de sport générant des efforts dynamique faible et isométrique forte avec risques traumatiques liés à l’environnement en cas de syncope. Dans cette classification la course de fond (dynamique forte et isométrie faible) est totalement opposée à l’haltérophilie.
Pour les sports avec soulevés de charges lourdes, les composantes tensionnelles du système cardio-vasculaire s’élèvent rapidement. Ceci, surtout lorsque l’exercice se prolonge avec une respiration bloquée : « la manœuvre de Valsalva ».
La manœuvre de Valsalva :
Elle associe la fermeture de la glotte et des orifices abdominaux à une contraction soutenue des muscles expirateurs (abdominaux, etc…). Elle transforme la cavité abdomino-thoracique en une cavité close sous pression.
Ce mécanisme soulage la compression longitudinale sur la colonne vertébrale. En effet, les efforts se répartissent dans le tronc, la ceinture pelvienne et le périnée.
La maîtrise de cette redistribution dans toutes les directions, par un véritable phénomène de poutre composite est indispensable aux sports de force (haltérophilie, soulevés de terre, squat)
Mais l’apnée respiratoire absolue, avec des charges extrêmement lourdes génèrent d’importantes perturbations circulatoires :
- hyperpression dans le système veineux céphalique
- diminution du retour veineux au cœur et de la fréquence cardiaque
- augmentation de la résistance dans la petite circulation.
- diminution de la quantité de sang contenue dans les parois alvéolaires
- etc…
Avec l’arrêt de l’effort statique et de l’apnée, la normalisation des variables « d’hydraulique vasculaire » est parfois brutale. Il faut tenter d’en limiter les changements excessifs.
La prévention consiste à alterner des efforts dynamiques et statiques. Les blocages respiratoires intenses qui ont lieu durant l’exercice doivent rester brefs. Ils sont compensés par des périodes de repos actives visant à réhabiliter la circulation sanguine périphérique et pulmonaire. (J-P GOUSSARD)
Pour les pratiquants de force athlétique, d’haltérophilie, de musculation sportive, un entrainement spécifique permet de diminuer la réponse pressive initiale par :
- des activités aérobies en sollicitant régulièrement des masses musculaires importantes et variées, entre 5 et 20 minutes, à une intensité de 40 à 60 % de la VO2 max ou de la réserve de fréquence cardiaque (FC max – FC repos) ou 55 à 75 % de la fréquence cardiaque maximale théorique (220 – âge)
- des activités de musculation dynamique avec charges légères (30 à 50 % de la force maximale volontaire)